Où sont passés vos rêves ?

13 septembre 2024
Non classé

Transformer son rêve en objectif, c’est valable pour ceux qui ont un rêve.

Mais que dire de tous ces gens qui aspirent à autre chose sans avoir de rêve particulier à l’esprit.

En réalité, ces personnes ont bel et bien des rêves, mais elles sont tellement emprisonnées dans leur routine qu’elles les ont tout simplement oubliés.

Pourtant leurs désirs sont là, assis quelque part entre leurs talents inexploités et leurs valeurs, attendant sagement qu’on daigne leur accorder de l’intérêt.

Ces souhaits invisibles comme je les appelle, je les vois surgir régulièrement tout au long de mes ateliers d’écriture.

Pour les réveiller, inutile d’avoir recours à des exercices compliqués. Il suffit parfois d’un mot – mais pas n’importe lequel – pour créer la brèche dans laquelle ils vont s’engouffrer.

Comment je le sais ? Je ne le sais pas, je le vois. Je vois les yeux qui commencent à briller, le pétillement des pupilles lorsque la bouche s’apprête à sourire, le soulagement de celle ou celui qui croyait son désir de vivre éteint et qui constate qu’il n’en est rien.

A différentes époques de ma vie, j’ai été cette personne qui sentait sa flamme s’éteindre. Et à chaque fois, l’écriture m’a sauvée. Elle m’a rendue résiliente et m’a donné le courage d’oser.

Si elle l’a fait pour moi, elle peut le faire pour vous aussi. Il suffit d’un carnet, d’un crayon, d’un environnement propice et surtout, d’en avoir ENVIE. 

Les ateliers d’écriture La Parenthèse Inspirante

05 septembre 2024
Non classé

Conçus pour stimuler la créativité, encourager l’expression personnelle et renforcer la confiance en soi.

Renseignements et inscriptions : anita@bleuencre.ch ou 079 470 30 92.

Lâcher-prise et résilience

23 août 2024
Non classé

(photo Carole Bouquet / Instagram)

Aujourd’hui, j’ai passé une heure à discuter avec une personne qui m’a beaucoup aidé à avancer. Manque de chance, je n’étais pas dans mon meilleur jour . Pourtant, je n’ai pas cherché à lui cacher mon état. D’abord parce que je sais très bien qu’elle s’en serait rendue compte mais aussi parce que je ne ressens plus autant qu’avant le besoin de me protéger.

Cela m’a fait penser à cette jolie phrase de l’actrice Carole Bouquet, qui va bientôt fêter ses 67 ans. Interviewée pour le magazine Madame Figaro sur sa relation au temps, elle répond : « S’endurcir ? Certainement pas ! Jeune, j’avais une cote de mailles. Aujourd’hui, c’est de la dentelle. Je me sens plus fragile, peut-être parce que l’insouciance s’envole avec la jeunesse ».

J’ai donc choisi d’assumer mon état d’esprit du moment face à mon interlocutrice et de lui faire part de mes doutes en toute simplicité. Non seulement parce que j’ai confiance en cette personne, mais aussi parce que cette vulnérabilité assumée me semble bien plus utile aux jeunes générations que la force factice de ceux qui manient les concepts comme des épées.

  • Quoi de mieux qu’un exemple de résilience pour donner envie de se relever ?
  • Quoi de mieux qu’un aveu de faiblesse pour donner envie de s’entraider ?  

Ce n’est pas un hasard si dans les situations de catastrophe, l’entraide mobilise des gens qui, en d’autres circonstances, n’auraient pas levé le petit doigt. Nous sommes si habitués à nous montrer invulnérables qu’il nous faut parfois du « lourd » pour nous attendrir.

J’ai donc passé une heure en compagnie d’une personne sans chercher à lui cacher mes difficultés et cela m’a fait un bien fou. Et c’est dans ce même état d’esprit je co-créer mes ateliers d’écriture pour en faire des espaces propices à l’expression de soi.

B LEU ENCRE , Anita Hochstetter

***

Je m’appelle Anita et je suis la fondatrice de Bleu Encre. Rédactrice HES et storyteller, j’ai fait de l’écriture un outil de résilience personnelle, que je transmets au travers d’ateliers à thèmes afin d’encourager les personnes à se réinventer. Intéressé.e à participer ? Contactez-moi en mp pour être informé des sessions de la rentrée.

J’ai (pas) besoin d’aide !

23 juillet 2024
Chronique

Il y a longtemps, j’ai vécu en direct le burn-out d’un proche. A cette époque, ce syndrome n’était ni reconnu, ni admis. Même l’entourage en parlait à demi-mot, comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse. 

Pourtant, des années plus tard, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’en ai été victime moi aussi.  Pourtant, j’en connaissais parfaitement les signes avant-coureurs ! J’aurais donc dû être immunisée ! 

C’est là que j’ai pris conscience qu’être bien informés ne nous préserve pas du danger. Paradoxalement, c’est même souvent l’inverse. Pourquoi ? Parce que nos belles certitudes nous font penser : C’est bon, je gère !

C’est aussi ce que disent ceux qui ne respectent pas la distance de sécurité avec le véhicule devant eux. Jusqu’au jour où un freinage d’urgence porte un coup fatal à votre belle assurance. Et maintenant, qui va gérer ?

A quoi sert l’intelligence que nous déployons à longueur de journée pour régler les problèmes des autres si elle nous fait défaut lorsqu’il s’agit de préserver nos propres intérêts ?

  • Mes mains tremblent légèrement ? Je devrais peut-être diminuer le café.
  • Mon cœur bat un peu trop vite ? Normal, j’ai tant de choses à gérer. 
  • Je ne dors plus ou très mal ? C’est ce nouveau dossier qui me stresse. Dès qu’on l’aura bouclé, ça ira mieux.
  • Je me réveille avec des maux de dos terribles ? Ah cette satanée position assise ! Il faut que je me remette au vélo.
  • Je ne parviens plus à me concentrer ? Cet open space est vraiment une plaie. Si seulement j’avais un bureau individuel …

On a tous des angles morts émotionnels. Bien souvent, ils renvoient à des émotions que nous avons appris à réprimer. 

Cette expérience m’a enseigné que le corps est un baromètre puissant et qu’apprendre à l’écouter n’est jamais une perte de temps. 

PS : Vous cherchez une lecture pour l’été ? Plongez-vous dans « L’art subtil de s’en foutre ! » de Mark Manson qui vous aidera à lever le pied sans culpabiliser. Et surtout, prenez soin de vous et de votre santé !

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

Des mots pour construire des ponts

23 juillet 2024
Chronique

Hier matin, en prenant mon petit déjeuner, je lis qu’une mère de famille originaire d’Érythrée, au bénéfice d’un titre de séjour depuis plusieurs années, prend le bus avec ses deux enfants. Quelques arrêts plus loin, une dame entre et les voyant, saisit l’un des deux jeunes garçons et l’arrache violemment de son siège en l’invectivant de propos racistes. L’enfant est précipité par terre sous le regard médusé des passagers.

Cette histoire ne vous rappelle-t-elle pas quelque chose, ou plutôt quelqu’un ? Une femme noire américaine qui un jour de décembre 1955 refusa de céder sa place dans le bus à un passager blanc ?

hroniqueAu-delà de l’incompréhension que suscite en moi ce geste de la part d’une adulte envers un enfant, c’est sa violence gratuite qui me sidère. Que peut retenir un enfant d’une telle intervention, sinon de la peur et de l’incompréhension ? Quelles images vont s’imprimer à vie dans son inconscient sur la place qui lui revient ? 

Dans ce fameux bus, une seule personne semble être intervenue pour manifester sa désapprobation, les autres se sont tus. Et leur silence a parlé pour eux. Racisme inconscient ou manque de courage ? Qu’aurais-je fait leur place ? 

Beaucoup de gens affirment ne pas être racistes. Pourtant, dès que l’on aborde certains sujets, leurs propos deviennent ambivalents, voire se teintent d’un sentiment de supériorité à peine voilé, celui-là même qui fait le lit des discriminations. Comme le dit la professeure Patricia Roux dans un article sur le sujet : « Nous avons tendance à considérer tout ce qui sort de notre cadre comme étant inférieur.

Mais le racisme qui m’effraie le plus est celui qui se cache et ne dit pas son nom. Celui-là est dangereux parce que comme une maladie infectieuse, il évolue à bas bruit et ce n’est qu’au moment où il explose que l’on prend conscience de la gravité de la tumeur et de l’ampleur de ses ramifications. 

Et c’est parce que j’ignore comment lutter contre ce fléau que j’écris. Se sentir impuissant ne signifie pas que l’on doive se taire. Au contraire. Les mots ancrent la réalité dans les faits et peuvent construire des ponts au-dessus des inégalités.

Et ce sont bien les mots calmes et courageux de l’américaine Rosa Parks qui lui ont permis un jour de faire valoir ses droits et de faire triompher la déségrégation. 

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

LES BELLES HISTOIRES DE L’ETE (épisode 3)

12 juillet 2024
Les belles histoires

Je tiens une enveloppe dans mes mains. Je viens de la retrouver, glissée entre les pages d’un livre.  Je ne sais plus ce qu’elle contient. Alors je l’ouvre et soudain, j’entends ton rire fuser. Et cet éclat de joie suffit à déclencher une avalanche de souvenirs. 

Je nous revois sur cette montagne, enroulés dans des couvertures et avec pour seuls témoins la nature grandiose et les derniers rayons du soleil qui viennent mourir à nos pieds. Je nous revois sur cette plage, les cheveux mouillés, avec pour seule nourriture une bouteille de champagne et notre irrésistible envie de dévorer la vie.

Ou es-tu ? Je t’imagine intacte, telle que je t’ai connue, et ma main dessine encore de mémoire les contours de ta chevelure que j’écartais d’une main pour t’embrasser dans le cou. 

Mes doigts fouillent l’enveloppe à la recherche d’autres mots, ceux que j’aurais dû te dire et que par manque de courage, j’ai décidé de retenir. Avais-tu deviné que mon besoin de liberté était trop immense pour tenir entre quatre murs ?

Et moi, pourquoi n’ai-je pas compris que cette immensité te faisait peur et que tu avais besoin d’un nid pour te sentir en sécurité ?

Alors tu m’as quitté sans un mot et je suis parti sans me retourner. J’ai sauté d’un continent à l’autre comme on joue à la marelle dans une cour de récréation géante. Je pensais qu’élargir mes horizons augmenterait mes possibilités. Mais à force de marcher, j’ai fini par revenir à l’endroit où j’étais né.  Comme les saumons, j’ai remonté instinctivement le cours de la rivière, certain de t’y retrouver. 

Ces retrouvailles n’auront peut-être jamais lieu.  Mais tant que le ciel gardera ton empreinte, je continuerai à nager de toutes mes forces dans ta direction, parce que j’ai enfin compris que c’est en profondeur que sont enfouis les trésors.

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

Kilométrage

08 juillet 2024
Chronique

Prise de conscience

Et puis il y a ce moment que vous n’avez pas vu venir, où l’aiguille du temps sur le compteur semble osciller dangereusement vers la droite, comme si un fou avait appuyé sur l’accélérateur.

Et là, soudain, une prise de conscience et un décompte s’enclenche : A ce rythme, combien de temps me reste-t-il pour réaliser ce qui me tient vraiment à cœur ?

L’heure du choix

Cette acuité nouvelle agit comme un révélateur et va de pair avec un choix : Dans quelle catégorie vais-je désormais piloter mon bolide ?

  • Les fonceurs, qui vont opérer un virage à 180 degrés pour se redonner de l’élan
  • Les passionnés, qui continueront d’avancer le regard rivé sur la ligne d’arrivée
  • Les indécis, qui vont rester au stand avec les mécaniciens
  • Les résignés, que vous croiserez dans les gradins

Un aller sans retour

Dans le dernier livre que j’ai lu, il est écrit : « La plupart d’entre nous meurent avec encore leur musique à l’intérieur ». 

Je sais, c’est dur. Et pourtant c’est vrai.

Plus jeunes, nous vivions avec un réservoir plein de DEMAIN. La maturité nous fait prendre conscience qu’à cette étape, il est trop tard pour refaire le plein et qu’il est urgent d’utiliser les AUJOURD’HUI qu’il nous reste. Alors, qu’allez-vous faire ?

  • Vous résigner et regarder la course depuis les gradins ?
  • ou tenter votre chance en pilotant au mieux votre engin ?

Recadrage

Rappelez-vous que c’est le regard que nous portons sur les situations qui nous permettent de les changer. On appelle cela le RECADRAGE. 

Je vous propose un jeu :   Prenez la première situation qui se présentera à vous et voyez comment, en la recadrant, vous avez la possibilité d’en modifier l’issue ! Vous risquez bien de trouver de bonnes raisons de continuer !

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

Les belles histoires de l’été (épisode 02)

05 juillet 2024
Les belles histoires

AU DEBUT

Elle lui avait plu dès les premiers instants cette femme dynamique et solaire, dont l’assurance le rassurait. Et c’est probablement ce trait de caractère qui le conduisit sans trop réfléchir à lui proposer de partager sa vie. A cette époque, il n’avait pas compris que son vœux le plus cher était surtout de trouver un espace sécurisant où il pourrait oublier. Oublier qui ? Un voile planait sur ce mystère dont il ne parlait jamai

Gilles n’avait jamais osé avouer à son épouse d’où lui venait cet air perpétuellement absent. Elle s’en était souvent agacée mais comment aurait-il pu lui avouer la vraie raison de son désintérêt sans la blesser ? 

AU MILIEU

De leur union naquit une fille, aussi vive et enjouée que sa mère. Les années ne firent qu’accentuer cette similitude et renforcer une complicité dont Gilles était exclu. Lorsque leur fille fut en âge de voler de ses propres ailes, Gilles sentit l’étau se resserrer. Et c’est à ce moment précis que la vie décida de lui donner une nouvelle chance. 

Dans un sursaut d’indépendance, sa femme lui annonça un soir au dîner qu’elle le quittait. Comme à son habitude, il resta muet, tétanisé à l’idée d’occuper seul cette grande maison remplie de souvenirs. Lorsqu’il vit le camion de déménagement quitter l’allée, quelques semaines plus tard, il sut que sa vie allait irrémédiablement changer.

Un matin, alors qu’il prenait son café, le facteur sonna à la porte et lui tendit son courrier ainsi qu’un pli recommandé qu’il ouvrit fébrilement avant de retourner s’asseoir d’un air las. Les yeux rivés sur le jugement de divorce, il mit quelques minutes à remarquer une enveloppe bleue qui dépassait du paquet. A la vue de l’écriture ronde et déliée qui avait rédigé l’adresse, un frémissement parcourut son échine, ranimant d’un seul coup son corps fatigué. Le cœur battant, il déchira maladroitement le soufflet et extirpa une feuille pliée en quatre d’où s’échappa une petite chaînette en or gravée qui vint s’échouer sur ses doigts.

Sous l’effet conjugué de la surprise et de l’émotion, Gilles sentit sa poitrine se gonfler démesurément. Il ouvrit la bouche pour laisser l’air s’en échapper, comme un nageur reprenant son souffle après une longue apnée. ELLE lui avait écrit !

A LA FIN

Ce matin de septembre, sur le quai de la gare, quelques voyageurs attentifs remarquèrent, amusés, un vieux monsieur habillé avec soin dissimuler dans son dos un énorme bouquet. Lorsque le train entra en gare, le cœur de Gilles commença à faire des bonds inquiétants dans sa poitrine. J’espère qu’il va tenir, songea-t-il, inquiet à l’idée de s’effondrer au moment précis où il recommençait enfin à vivre. 

Puis il la vit descendre du train et le chercher du regard dans la foule, comme on agite une boussole pour retrouver son chemin. Sa longue jupe dansait autour de sa silhouette gracile et cette scène, lorsqu’elle se dirigea vers lui avec le sourire d’une jeune fille, sembla sortir tout droit du scénario d’un film. 

Ce fut magnifique d’observer ces deux corps se soutenir mutuellement dans une étreinte passionnée et leurs solitudes s’incliner devant leur amour retrouvé. Ce fut encore plus beau de les voir s’embrasser dans le tonnerre d’applaudissements qui résonna sur le quai. 

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

Les belles histoires de l’été (épisode 01)

29 juin 2024
Les belles histoires | Storytelling

C’est l’hiver et ce soir-là, elle n’a aucune envie de quitter son appartement. Elle sort d’une convalescence de plusieurs mois et rechigne à l’idée d’affronter l’agitation nocturne. Il faut toute la persuasion de l’amie venue lui rendre visite pour la convaincre de se mettre en mouvement.

La musique emplit ses oreilles et réveille son corps tout juste remis d’une opération compliquée. La première fois qu’il s’approche d’elle, elle le rembarre sans ménagement. Elle l’a vu danser avec d’autres et en déduit qu’il cherche à s’amuser. Ce n’est pas ce qu’elle cherche, elle a besoin d’être choisie.

L’homme s’éloigne mais ne la quitte pas des yeux.  Un peu plus tard, il tente sa chance à nouveau. Allez savoir pourquoi, elle accepte cette fois de partager un verre avec lui. En apparence, tout les oppose. Pourtant, rapidement, une connivence imprévue s’établit entre eux. Avant de la quitter, il lui demandera son numéro.

C’est le printemps. Ils vivent ensemble maintenant. Elle prépare un examen qui la stresse beaucoup. Lorsqu’il rentre du travail, il cuisine afin qu’elle puisse étudier. Le matin, avant de partir, il dépose une orange bien en vue près de l’entrée, accompagnée d’un petit mot : N’oublie pas tes vitamines ma chérie !

C’est l’été. Autour d’eux, la nature ressemble à un écrin. Ce jour-là, ils longent une rivière à pied. – Viens, on traverse, lui dit-il ! Elle enjambe quelques pierres et le suit courageusement dans l’eau glacée jusqu’au moment où une crampe magistrale agrippe son mollet.  La douleur lui arrache une grimace et aussitôt, il revient sur ses pas et la hisse sur son dos. Elle le taquine sur sa force qui décline et ils manquent de tomber plusieurs fois entre deux éclats de rire.

C’est l’automne. Elle est triste et s’endort avec le bras de l’homme aimé autour d’elle. Ce bras qu’elle déplace délicatement parfois, parce qu’il pèse lourd et auquel elle s’accroche certaines nuits, lorsque les cauchemars sont de retour. Ce bras en forme de rempart contre la rudesse de la vie. 

C’est l’hiver à nouveau. Le rouleau compresseur des années a aplati sans ménagement leurs tranches de vie pour en faire de minces feuilles de papier sur lesquelles tout est consigné. Il faudra que je songe à les assembler avant que ma mémoire ne défaille, se dit-elle, sinon comment me souvenir de tout ce que nous avons partagé ? Ses doigts cherchent la main de l’homme aimé pour continuer à tourner les pages du présent avec lui.

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

Attendre d’être prêt.e

26 juin 2024
Chronique

Longtemps, j’ai attendu le bon moment, ce moment où je me sentirais enfin prête : à sauter le pas, à passer à l’étape suivante, à m’engager dans une voie plutôt qu’une autre, à défendre mes opinions, à placer des limites, à accepter de déplaire, etc,.

💡 J’avais le sentiment que cette attente était nécessaire.  

💡 Que ce n’était pas une perte de temps, ni une erreur.

💡 Qu’en continuant à attendre, je serais beaucoup mieux préparée. 

Puis un jour j’ai regardé les choses en face :

De quoi avais-je peur ? La vie m’offrirait-t-elle l ‘immunité le jour où je serais enfin prête ? Non, bien sûr ! En prendre conscience me fit saisir l’absurdité de ma pensée.

La vie est par essence imprévisible et c’est ce qui la rend si formatrice. Encore faut-il reconnaître cette notion d’impermanence et accepter que les situations et les personnes évoluent, avec ou sans notre consentement et qu’on y soit préparé ou non.

Je ne suis pas en train d’affirmer que prendre le temps de se perfectionner, d’observer une situation avant d’agir ou de différer une action sont inutiles. Je dis simplement que :

🔷  Lorsque l’attente sert à procurer un sentiment d’immunité, elle n’aboutit jamais au résultat désiré 🔷

Donc la prochaine fois que vous aurez envie d’attendre encore un peu ou d’attendre le bon moment, vérifiez que ce ne soit pas la peur qui soit aux commandes de votre vie.

BLEU ENCRE, Anita Hochstetter

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